AFFOKPE

Louis : alcool, cigarette et… vélo !

Par ces temps modernes où le moteur vrombit sur tous les moyens de déplacement, il est un monsieur qui ne jure que par le vélo. Son nom est Louis ; mais de nombreux sobriquets lui collent à la peau : « hounhoun », « koutouï », « nimangoho », sans doute à cause de son physique assez grêle et de son amour inconditionnel pour la fumée des cigarettes et ce petit verre à boire « talokpémi » utilisé pour la consommation du « sodabi », eau de vie locale obtenu à partir du vin de palme.
Louis a quitté, il y a presque vingt ans de cela son « adja » natal pour s’installer, seul d’abord puis avec toute sa famille, à Abomey-Calavi, l’actuelle ville la plus peuplée du Bénin. Mais au contraire de beaucoup d’autres de ses frères du village, il ne s’est pas laissé corrompre par la ville et ses “merveilles”. Certes, il s’est intégré, il s’est fait de nombreux amis çà et là, passant même de son ancien boulot de paysagiste (boulot qui paie très mal ici) à celui de concierge à la grande Université d’Abomey-Calavi.
Mais Louis se singularise par trois choses : son amour pour la cigarette, pour le sodabi et surtout son vélo. Jamais je ne l’ai vu se déplacer autrement qu’avec ce vélo. Un vélo bleu, au métal rouillé par endroit. Un vélo dont le chiffon de la selle est mainte fois déjà sorti de sa couverture. Parfois un des pneus est crevé, parfois il doit la renverser pour arranger la chaine mais chaque jour c’est sur ce vélo que Louis effectue les cinq kilomètre de distance séparant son domicile de l’Université, son lieu de travail. Chaque matin et chaque soir, depuis déjà un certain temps, je le vois pédalant, vêtu de sa blouse bleue et très souvent d’une culotte lui descendant sous le genou.
Il peut fumer à en perdre les dents, il peut boire à en perdre la tête, mais jamais Louis n’oublie de pédaler, encore et encore.


L’heure béninoise

Je suis béninois, et ici au Bénin, notre conception de la ponctualité est à part,

Si tu as un rendez-vous, attends toi à ce que ton interlocuteur soit en retard ;

Pour les gens, c’est normal, c’est naturel, ça n’a rien de pervers ;

C’est comme-ci nous appartenions au 25ème fuseau horaire.

 

Le retard, c’est bien ça le mal dont souffre ma société,

C’est un peu pour ça que par rapport aux autres nations, on est autant arriéré.

Chaque heure, chaque minute, chaque seconde perdu, comme dirait l’autre ne peut être rattrapé

Et chaque jour, nous voyons d’autres nations, de nous, un peu plus s’éloigner.

 

L’heure béninoise, c’est cette manière que nous avons ici de ne jamais être à l’heure.

L’heure béninoise, c’est quand tu dis « je viens à 8h » et tu n’apparais qu’à 10 voire 12 heures

La pratique règne en maître un peu partout ici mais surtout dans notre administration publique ;

Et les quelques rares à être ponctuels sont perçus comme des gens d’un autre monde, d’une autre époque

 

Pourtant un de mes enseignants au secondaire m’appris que « l’heure après l’heure n’est pas l’heure »

Surement que beaucoup de mes concitoyens n’ont pas eu sur le banc un tel professeur

Car si comme un champ de maïs, de manioc ou de haricot nous pouvions cultiver la ponctualité,

Certainement qu’à la récolte, nous amasserons pour nous et notre pays fortune, bonheur et prospérité.


Hommage à François MENSAH

François MENSAH est décédé et toute la presse béninoise est en deuil.
Non seulement la presse, c’est tout le peuple béninois qui est en deuil.
Il s’en est allé, nous plongeant à nouveau dans l’incompréhension de la mort et de son mystère,
Il s’en est allé, nous laissant, collègues, auditeurs et téléspectateurs, dans le vide de son absence ;
Il s’en est allé avec sa verbe acerbe quand il s’agit de dénoncer les maux de la société et des politiques ;
Il s’en est allé avec sa promptitude à accoucher l’information sportive quels que soient l’époque, le lieu et les circonstances.
Qui, pour nous donner sans bégayer les résultats de compétitions sportives datant de « l’époque de Mathusalem » ?
Qui, pour nous dire les anecdotes sur Shaquille O’neal, Wilt Chamberlain ou Karim Abdul Djabar ?
Qui, pour nous raconter la légende de Bjorn Borg, Suzanne Lenglen ou René Lacoste ?
Qui, pour nous décrire les chevauchés de Jesse Owens, les sauts de Javier Sotomayor ou de Serghei Bubka?
Qui, qui, qui…
Les interrogations sont nombreuses et le souvenir de FM ne cessera jamais de nous hanter.
Il nous a instruits et nous à donner envie de nous instruire encore plus.
Il nous fasciné, il nous a émerveillé, il nous a sidéré…
Il nous a rendus fier du journaliste sportif béninois.

François, quoique court fut ton séjour parmi nous, tu as accompli de grandes choses ;
Et pour tout cela, nous te disons: « Repose en paix »
François MENSAH -RIP


A la guerre des langues !

Lorsque les langues pour une raison ou une autre en arriveront à ne plus se supporter ;
Lorsque pour des intérêts égoïstes elles ne vont plus dans leur cœur se porter,
Elles commenceront tels de vilains hommes à se témoigner des comportements belliqueux,
Qui, à coup sûr, les conduiront sur le terrain de la guerre, un terrain dangereux.

Alors français, anglais, portugais, allemand, espagnol, italien mobiliseront leurs soldats et leurs armes ;
Point n’est besoin de parler de latin, cette langue a déjà rendu l’âme ;
A cette guerre, anglais et chinois auront des soldats nombreux,
Soldat arabe ne badinant pas, il se fera sauter, tout heureux.

Alors le français, que fera-t-il ?  lui, qui n’a ni soldats nombreux, ni kamikazes fous,
Lui, qui n’a que du cœur et non des bombes qui détruisent tout.
Le français ira à cette guerre non avec des armes, mais des mots,
De beaux mots, de belles expressions qui se tiendront au milieu des champs de bataille tels d’inconscients marmots

Argot et verlan, calembour et rhétorique, rime et rythme, registre soutenu et familier,
Se donneront la main pour le triomphe de la plus belle des langues.
Cette guerre, dès aujourd’hui se prépare et nous en sommes les premiers appelés ;
Car que nous le voulions ou non, le français c’est aussi notre langue.
Apprenons donc à mieux le parler, tâchons de mieux nous exprimer,
Pour que Molière, dans l’au-delà, de tout ce qu’il a fait, soit fier.


Heureux de rejoindre Mondoblog !

Salut à tous !
Mon nom est AFFOKPE et je viens du Bénin, bel Etat d’Afrique de l’Ouest (Il y a qu’à voir la carte de mon pays pour s’en convaincre). Peut-être que je me ferais connaître sous d’autres pseudonymes prochainement mais retenez déjà ceci : je m’appelle AFFOKPE, ce qui veut dire en langue Fon, principale langue vernaculaire du Bénin : « nous sommes tous réunis ».
Et croyez-moi, je suis heureux de rejoindre la communauté Mondoblog. Le privilège que confère l’appartenance à la grande famille Mondoblog est tel qu’avoir été sélectionné est pour moi, non seulement un bonheur mais également un honneur. Et je tacherai à travers chacun de mes mots, chacune de mes photos, chacune de mes vidéos, de mériter cet honneur et ce privilège.
Il est un proverbe chez moi qui dit : « lorsqu’on est sous un arbre et qu’on ne parle, ce sont les oiseaux qui vous chient dessus ». Et moi, même si par le passé j’ai eu à recevoir sur moi des fientes d’oiseau, je suis certain que dès aujourd’hui, ce ne sera plus le cas. La famille Mondoblog m’a ouvert la bouche et je ferais savoir les évènements de chez moi, les évènements vus de chez moi, les évènements vus par moi. Dorénavant, je ne me tairai plus, ET VOUS ALLEZ M’ENTENDRE…