Cinq fruits, cinq amours de ma vie
L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a déclaré l’année 2021 comme l’année internationale des Fruits et Légumes (#IYFV) et cela m’a particulièrement ravi car mon histoire avec les fruits et légumes est aussi longue que le bras d’un joueur de basketball.
A l’évocation des fruits, c’est d’innombrables souvenirs qui me remontent : certaines datant de ma toute petite enfance, et d’autres d’une époque où j’étais beaucoup moins jeune. Celui qui m’a le plus marqué est cet après-midi du début des années 2000 où je me suis pris une tige de manguier dans l’œil gauche en essayant de cueillir une mangue. J’ai manqué de voir pendant un certain temps tout en haut du manguier, mais j’ai tout de même réussi à arracher cette satanée mangue et je l’ai bien mangé pour mon plaisir (j’ai même failli avaler le noyau). Juste que derrière, cela m’a valu de ne pas voir sous le soleil pendant presqu’une semaine. C’est certainement à ce moment qu’ont commencé mes ennuis oculaires.
Mais la mangue n’est pas le plus ancien de mes souvenirs « fruitiers ». Pour cela, il faudra remonter à ma toute tendre enfance, au début des années 1990, avec l’un de mes tous premiers camarades de classe, Donatien. Il y avait chez eux trois anacardiers et on raffolait de la pomme cajou malgré tous les mythes qui entouraient ce fruit : il ne faut pas le consommer avec du lait, ou je ne sais plus quoi encore, sinon on meurt. C’est peut-être pour ça que jusqu’à présent, je ne suis pas un grand fanatique du lait.
Mais de tous les fruits que j’ai pu goûter, aucun ne surpasse la mandarine dans mon estime personnelle. Ah oui ! ce fruit, lorsqu’il est mûr à point, est juste une merveille. Je donnais tout pour en arracher un quartier à mon jeune frère Gaston, ou à mon ami de toujours, Charles, dont la mère, originaire de Sékou, était notre principale pourvoyeuse de fruits au quartier.
Juste après la mandarine, la pomme étoile (Azongogwé en langue fon) est le médaillé d’argent des fruits les plus savoureux à mon goût. Ce fruit est celui qui m’a permis de tisser de solides liens avec le village de Wêkêgbo à Akassato, dans la commune d’Abomey-Calavi, d’où nous venaient de savoureux azongogwé en leur saison. Rien qu’à y penser, je salive, tant le goût succulent de la pulpe de ce fruit tropical, original, me revient à la bouche.
Enfin, pour mon cinquième fruit, j’ai vraiment l’embarras du choix. Il y a entre autres les classiques orange et papaye qui ont été mes compagnons de toujours et que je consomme abondamment encore. Certainement les deux fruits que je consomme le plus. Il y a aussi mon fidèle compagnon de voyage, la banane, car je n’entre jamais dans un bus pour un long voyage sans avoir sur moi ou sans en acheter en chemin. Il y a enfin la « mangue sauvage » (assro), beaucoup plus connu pour la délicieuse sauce à base de ses amandes (assrokouin) que pour le fruit lui-même et que j’ai redécouvert dernièrement avec un plaisir certain.
Mais mon cinquième choix se portera sur la goyave. Dieu sait que je ne manque jamais une occasion d’en acheter, surtout quand elles sont bien grosses, pas trop mûres, mais encore un peu vertes et surtout croquantes. Il y avait un goyavier dans la maison voisine à la maison de mon enfance, chez les Dansou. Et je pouvais voir quand les goyaves murissaient et ainsi définir quand lancer l’assaut. J’ai probablement bouffé la moitié des fruits que cet arbre a produit et si je suis si bon ami avec les Dansou, cet arbre en est pour beaucoup.
Voilà ainsi cinq fruits qui ont marqué ma vie. Chacun de nous a certainement une belle histoire avec les fruits car ils sont particulièrement importants pour le bien-être et l’équilibre de l’organisme, non seulement pour leurs apports énergétiques (oui les fruits sont aussi des sources d’énergie) mais surtout pour leur apport en oligoéléments : les vitamines et les minéraux. L’importance des vitamines et des minéraux dans l’alimentation n’est plus à démontrer et on pourrait écrire toute une bibliothèque sur cela.
Mais je vais juste citer cette allégorie du Dr Georges PAMPLONA-ROGER dans son livre « Croquez la vie ». Il y dit : « le corps humain est comparable à un véhicule dont les protéines en sont la carrosserie et les lipides et glucides, le carburant. Les vitamines et les minéraux constituent l’étincelle de la bougie et sans cette étincelle, vous pouvez avoir la meilleure des carrosseries, vous pouvez être rempli de carburant, vous n’allez pas démarrer ».
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